La responsabilité sociale et environnementale est aujourd’hui au cœur des enjeux pour les entreprises souhaitant améliorer à la fois leur impact sur l’environnement, leur engagement social et leur image. 36 % des entreprises françaises ignorent pourtant encore jusqu’à l’existence de cette notion1. 12 % d’entre elles en ont bien entendu parler, mais n’ont encore engagé aucune action spécifique2

Quels sont les grands principes d’une politique RSE ? Comment vous engager dans cette démarche avec succès et en bénéficiant des bons conseils ? Le point complet avec HRConseil.

Qu’est-ce qu’une démarche RSE ?

La RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises) intègre l’ensemble des démarches et initiatives menées par une entreprise dans le but de respecter les principes du développement durable. Elle implique de concilier à la fois :

  • la recherche de la performance économique ;
  • un impact global positif sur la société au sens large ;
  • la préservation de l’environnement.

Selon la définition retenue par la Commission européenne en 2011, la RSE est « la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets exercés sur la société »3. L’Union européenne s’est par ailleurs impliquée assez tôt dans ce domaine en publiant dès 2001 le Livre Vert de la Responsabilité Sociale des Entreprises.

Cette responsabilité, pour les sociétés commerciales, s’entend comme la nécessité d’aller au-delà de leurs simples engagements contractuels. Il s’agit d’investir de façon volontariste dans le capital humain et la préservation de l’environnement.

La norme ISO 26000 (International Organisation for Standardisation) a été publiée en 2010 par l’Organisation internationale de normalisation. Elle ajoute aux définitions précédentes la notion de « comportement éthique et transparent », contribuant à la fois « au développement durable, à la santé et au bien-être de la société »4.

La norme ISO 26000 prévoit une méthode pratique de mise en application de la RSE, destinée à tous les types d’organisations (entreprise, ONG, collectivités et syndicats). Elle distingue également sept grands domaines d’actions :

  • La gouvernance de la structure ;
  • Le respect des droits humains ;
  • La qualité des conditions et relations de travail ;
  • La responsabilité environnementale ;
  • La loyauté des pratiques et des activités ;
  • La protection des droits du consommateur ;
  • L’utilité sociale locale et le développement de la communauté.

Bon à savoir : La démarche RSE est-elle une obligation légale ?

L'ensemble des sociétés commerciales françaises doivent désormais prendre en compte leur impact sur l'environnement et la société. La loi PACTE de 2019 a introduit la mention suivante dans l'article 1833 du Code civil5 :

« La société est gérée dans son intérêt social, en prenant en considération les enjeux sociaux et environnementaux de son activité. »

La mise en œuvre d'une démarche labellisée « RSE » n'est pas obligatoire, mais reste le meilleur moyen de démontrer le respect de cette responsabilité incombant à l'entreprise.

Pourquoi mettre en place une démarche RSE dans l'entreprise ?

La reconnaissance de sa responsabilité sociale et environnementale peut avoir de nombreux effets bénéfiques pour une entreprise, à la fois directs et indirects. Cela inclut en particulier :

  • une réduction de ses coûts de fonctionnement, notamment en matière de consommation d’eau et d’énergie ;
  • une amélioration du bien-être des collaborateurs au sein de l’entreprise, et un renforcement significatif de leur engagement ;
  • une valorisation de la marque employeur auprès des talents particulièrement sensibilisés à la cause environnementale ou aux enjeux de société ;
  • une valorisation de l’image de marque auprès des clients partageant les mêmes valeurs ;
  • un véritable avantage concurrentiel par rapport aux entreprises ne démontrant pas le même niveau d’engagement.

RSE et enjeux environnementaux

Les problématiques liées à la préservation de l’environnement sont une partie intégrante d’une démarche RSE contemporaine. Il s’agit de réduire à la fois les émissions de gaz à effet de serre, la production de déchets ou la consommation de ressources dans le processus de production.

La norme ISO 14001 a introduit de nouvelles actions envisageables pour les entreprises souhaitant aller plus loin et mettre en place un véritable système de management environnemental6 :

  • Recyclage des déchets dans l’entreprise ;
  • Programme de réduction de l’utilisation du papier ;
  • Plan de déplacement destiné à favoriser les mobilités douces et non polluantes pour les collaborateurs ;
  • Travaux de rénovation énergétique en vue de réduire la consommation énergétique ;
  • Nouvelle approche visant à une éco-conception des produits…

En France, le nouveau dispositif dit « Éco Énergie Tertiaire » rend quasiment incontournable la mise en œuvre d’une démarche RSE dans certaines entreprises du tertiaire. Ce texte réglementaire leur impose en effet des réductions drastiques de consommation d’énergie à un horizon de trois décennies.

Bon à savoir : Quelles sont les implications du décret tertiaire en France ?

Les entreprises du secteur tertiaire et exploitant une surface d'au moins 1 000 m² sont soumises par le décret tertiaire à une obligation de réduction de consommation d'énergie. Les objectifs, en valeur relative, sont fixés à une baisse de 40 % d’ici 2030, 50 % d’ici 2040 et 60 % d’ici 20507.

Les premières remontées de données de consommation sur la plateforme OPERAT, gérée par l'ADEME, doivent intervenir avant le 31 décembre 20228.

RSE et enjeux sociaux

La responsabilité sociale d’une entreprise traite du bien-être de l’ensemble des salariés et collaborateurs de l’organisation. Il s’intéresse aussi à son impact social à plus grande échelle. Les mesures à intégrer dans une démarche RSE peuvent inclure, par exemple :

  • Le choix de fournisseurs respectant eux-mêmes les principes du développement durable ou de l’éthique, s’agissant notamment des conditions de travail ou de l’interdiction du travail des enfants ;
  • Du mécénat financier ou pro bono pour des associations ou organisations humanitaires ;
  • Le financement d’initiatives à un échelon plus local, au bénéfice de l’environnement immédiat de l’entreprise ;
  • La mise en œuvre de programmes sociaux ou de prévention au sein du personnel (assurance prévoyance, séances de médecine douce ou de coaching…) ;
  • L’amélioration de l’ergonomie des postes de travail

Le mécénat de compétences consiste à mettre à disposition des collaborateurs volontaires sur leur temps de travail, par exemple dans le cadre de chantiers ou projets solidaires. Il s’agit de l’un des domaines de la RSE connaissant la croissance la plus rapide. Selon le Collectif Solution RSE, plus de 100 nouvelles fondations d’entreprises ont vu le jour entre 2011 et 20179. De nouvelles plateformes d’engagement citoyen des entreprises comme Vendredi permettent de participer à de nombreuses actions solidaires.

Le mécénat au sens large concernerait aujourd’hui près d’un quart de l’ensemble des entreprises françaises, dont 72 % de très petites entreprises (TPE) de moins de 10 salariés10.

Quel apport économique de la RSE en entreprise ?

La mise en œuvre d’une politique RSE est bénéfique pour une entreprise, y compris sur le plan de sa performance économique. Selon une étude France Stratégie, un écart moyen de performance de 13 % a pu être observé entre les entreprises engageant des actions RSE et celles ne le faisant pas11.

La RSE permet notamment d’identifier en amont les risques et les vulnérabilités de l’entreprise dans des domaines variés comme le management, la gestion des ressources, l’impact social ou le processus de recrutement. Cette information facilite et optimise le pilotage de l’organisation au quotidien.

La prise en compte de la responsabilité sociale et environnementale, contrairement à une crainte souvent exprimée, ne constitue donc pas du tout un désavantage concurrentiel.

Comment mettre en place une politique RSE ?

La mise en œuvre d’une politique RSE touche l’ensemble des aspects de l’activité d’une entreprise. Elle nécessite un suivi attentif par le département RH de l’organisation. Ce pilotage lui-même sera efficace uniquement si ce service peut s’appuyer sur un plan d’exécution fonctionnel. Enfin, elle doit être clairement présentée en amont pour être adoptée et appuyée par l’ensemble des collaborateurs.

Vous trouverez ci-dessous un résumé des quatre principales étapes à suivre pour mettre en œuvre efficacement une démarche RSE au sein de votre organisation.

1. Désigner un responsable RSE

La désignation d’un référent est une pratique recommandée dans le cadre d’une démarche RSE. Il est possible de porter votre choix sur un collaborateur interne s’il dispose des compétences nécessaires et d’un niveau de responsabilité suffisant au sein de l’organisation. Le référent RSE sera notamment chargé de :

  • mettre en place un comité de pilotage impliquant l’ensemble des services de l’entreprise ;
  • définir les actions à mettre en œuvre en concertation avec ce comité de pilotage ;
  • formaliser un calendrier de mise en œuvre des différentes actions ;
  • réaliser un suivi et un monitoring attentif de chaque engagement pris par l’entreprise.

Dans les plus grandes entreprises, ce rôle peut être endossé par un service spécialisé ou par la fonction RH.

2. Procéder à un audit initial et approfondi

La définition des actions à mettre en œuvre doit être précédée d’un audit complet au sein de l’organisation. Il s’agit notamment :

  • de dresser l’inventaire des initiatives déjà existantes en matière de RSE ;
  • d’étudier les initiatives mises en œuvre dans des entreprises concurrentes du secteur ;
  • d’identifier les obstacles internes potentiels à la mise en œuvre d’une démarche RSE.

3. Établir le plan d'action RSE de l'entreprise

Le plan d’action RSE est un véritable tableau de bord. Il recense l’ensemble des actions et engagements de l’entreprise en matière sociétale et environnementale. Ces actions doivent bien sûr être définies en cohérence avec les priorités de l’entreprise, ses contraintes et son secteur d’activité.

4. Favoriser la formation et l'engagement des collaborateurs

L’implication des collaborateurs dans la démarche RSE est encore rarement intégrée au sein des organisations. Ainsi, et selon une récente étude Viavoice12 :

  • 32 % des salariés souhaiteraient pouvoir s’investir davantage dans la démarche RSE de leur entreprise ;
  • environ 59 % des salariés, soit près des deux tiers, estiment par ailleurs ne pas être suffisamment informés des actions engagées.

L’engagement des salariés et de l’ensemble de la chaîne de management passe d’abord par un effort adéquat de formation et de sensibilisation.

La composante RSE fait partie des notions indispensables en entreprise et nécessite une fonction RH engagée et connectée au reste de son organisation. Pour assurer l’adoption pérenne des politiques RSE et de toutes les autres grandes transformations qui permettent à une organisation de s’améliorer, HRConseil vous accompagne dans vos projets de transformation de votre fonction RH.

Les trois points clés à retenir :

  • La RSE consiste à intégrer l’impact global de l’activité de l’entreprise sur le plan social et environnemental, dans le but de l’améliorer.
  • La démarche comporte de nombreux effets bénéfiques pour l’organisation en termes de performance, de gestion et d’image.
  • Une RSE efficace s’appuie sur une fonction RH à la fois pleinement engagée et à l’écoute des problématiques métier de l’entreprise.

HRConseil a suivi cette démarche pour mettre en place sa propre politique RSE. Après avoir inscrit la RSE dans sa stratégie d’entreprise début 2021, un plan de déploiement est aujourd’hui en cours et les résultats ont été validé par la labélisation Toumaï par Lucie26000 ainsi que par Ecovadis Silver.